Elle prépare avec passion le professorat de dessin à l’École des Arts Appliqués Duperrey et suit parallèlement des cours à l’École du Louvre.

Ses premières expositions se tiennent en 1972, elle ne cesse depuis d’exposer en France comme à l’étranger. Insensible aux modes, Jacqueline NELHAC, suit un parcours original. Sa maîtrise des techniques les plus variées : dessin, pastel, aquarelle, huile, lui permet de donner libre cours à ses envies au fil des années et des expériences. Le langage s’adapte au discours artistique, à l’intention picturale, au thème, l’expression diffère, la diversité préservée des moyens enrichit constamment le regard : Jacqueline NELHAC n’abandonne pas une technique « pour passer à une autre », elle joue de plusieurs instruments depuis toujours !

En 1994, l’abstraction apparaît dans son œuvre, par le biais de la musique et des minéraux. Fascinée par « le rythme extraordinaire du mouvement figé dans l’éternité », elle fait une exposition sur ce thème qui rencontre un franc succès. La musique est traduite sur la toile en images fortes et en rythmes chromatiques qui imprègnent la matière authentique de ces grains de minéraux talochés. La puissance de la couleur se révèle à Jacqueline NELHAC après la précision du trait, sa première passion.

S’il est une constante dans cette carrière d’une grande richesse et d’une étonnante diversité, c’est bien autour du mystère qu’il faut la chercher. L’artiste nous donne à voir des « instantanés durables » : des portes fermées qui ne demandent qu’à s’ouvrir, des verrous qui vont se briser, des couleurs qui se projettent et s’évadent vers des espaces invisibles mais accessibles. Rien n’est jamais donné, offert, conquis : une autre dimension se laisse entrevoir dans chaque tableau. Ses masques de Venise ne vont pas tomber facilement, mais ils ne sont pas impénétrables : ils nous regardent longuement, nous invitent à une confidence muette, tranquille et élégante. Ailleurs une huile s’intitule « Rêverie » et cache l’objet du rêve autant qu’elle montre l’universel du songe éveillé. Enfin chaque dessin de ces sites proches et tous familiers leur rend le secret de leurs murs, le silence des murmures éteints de leur histoire de pierre.